LES CARACTÉRISTIQUES DU JOUR DE RIDVAN

par **Rinoa Heartilly** Mer 22 Avr - 5:14

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Nous entrons dans le troisième jour du Festival de Riḍvān. Je vous souhaite encore une fois une joyeuse fête. Notre attention et nos pensées restent focalisés sur cette période bénie qui a marqué une conflagration spirituelle incommensurable. Aussi, je vous propose de nous approfondir ensemble sur la portée et les caractéristiques de cette période particulière. Je me servirai d'un extrait de « la dispensation de Bahá'u'lláh » de Shoghi Effendi pour servir de support à cette petite présentation.

Nous le savons, c'est au cours de la période comprise entre le 19 avril et le 1er mai 1863 que Bahá'u'lláh décida de déclarer avec gravité et solennité Sa mission de Manifestation Universelle de Dieu. Très rapidement, Bahá'u'lláh a dessiné les contours de sa mission et a rapidement édicté certaines Lois qui constitueraient les piliers fondamentaux de sa dispensation. Je relève trois grandes informations sur ce Jour particulier, ces trois informations esquissent, d'après ma compréhension, trois approches complémentaires que Bahá'u'lláh approfondira tout au long de ses écrits et durant sa vie. Ces trois grandes lignes de conduite constituent à mon sens l'identité même du Ministère de Bahá'u'lláh. Voici le premier extrait que je vous propose :

« Dans le Suriy-i-Sabr, dont la révélation remonte à l'année 1863, le jour même de Son arrivée au jardin de Ridván, Il (Bahá'u'lláh) affirme ainsi: « Dieu a envoyé Ses messagers ici-bas pour succéder à Moïse et à Jésus, et Il continuera à faire de même jusqu'à « la fin qui n'a point de fin », pour que du ciel de la Divine bonté, Sa grâce puisse être accordée à l'humanité de façon continue. »

Ce premier passage est déterminant. Il nous affirme que Bahá'u'lláh authentifie la mission divine des grandes Manifestations de Dieu, et par là même, l'origine divine des grandes dispensations du passé. Bahá'u'lláh leur rend ici hommage et nous explique qu'ils furent tous envoyés pour accorder au genre humain la grâce céleste perpétuellement renouvelée et confirmée d'âge en âge. Ainsi, Bahá'u'lláh nous informe que la réalité spirituelle de la Transcendance n'a ni commencement ni fin et cette grâce spirituelle est un pilier inamovible qui définit la relation entre la Divinité et Sa création. La réalité de l'unité des religions, des manifestations et de Dieu trouve son fondement et sa justification dans leur essence spiritualité commune. La spiritualité est donc le premier fondement de la dispensation bahá'ie. Voici le second extrait que je vous propose :

Sa Sainteté, Bahá'u'lláh, nous a révélé : « En vérité, toutes les choses créées furent immergées dans la mer de la purification lorsque, en ce premier jour du Ridván, Nous avons répandu sur la création entière les splendeurs de nos noms les plus excellents et nos attributs les plus exaltés. C'est, en vérité, un témoignage de mon affectueuse providence qui a embrassé tous les mondes. Dès lors, fréquentez les disciples de toutes les religions et proclamez la cause de votre Seigneur, le Très-Compatissant; cet acte est le roi des actes, si vous êtes de ceux qui comprennent. » (Kitáb-i-Aqdas)

Dans cet extrait d'un verset du Livre le Plus Saint, révélé des années plus tard, Bahá'u'lláh rappelle que c'est au premier jour de Ridván que « toutes les choses créées furent immergées dans la mer de la purification » et qu'il nous a appelé à fréquenter « les disciples de toutes les religions » en proclamant la Cause, érigeant cet acte à un Acte suprême de Foi. Ce qu'il faut comprendre dans cet extrait est que Bahá'u'lláh eut l'autorité d'abroger certaines Lois divinement révélées dans le passé qui autorisaient l'usage de l'épée au nom de la Foi et apposaient à certaines franges de la population le concept d'« impureté ». Bahá'u'lláh nous informe que tout cela fut abrogé par Sa plume, par l'autorité et la permission de la Providence. Cette grande déclaration n'est pas anodine, elle est dramatique et concrétise « la fissure des cieux et de la terre » dont les prophéties du passé faisaient mention. Nous devons donc retenir que Bahá'u'lláh eut l'autorité pour émettre des Lois qui doivent être considérées par tous comme étant la volonté de Dieu pour notre époque. Le deuxième fondement de la dispensation de Bahá'u'lláh est donc législatif. Voici le dernier extrait :

« Je ne suis pas inquiet pour Moi-même », déclare Bahá'u'lláh encore plus clairement. « Mes craintes concernent Celui qui sera envoyé parmi vous après Moi, - Celui qui sera investi de grande souveraineté et de puissance suprême. » Il écrit encore dans le Suratu'l-Haykal: « Ces mots que j'ai révélés ne s'appliquent pas à Moi, mais plutôt à Celui qui viendra après Moi. Dieu, l'Omniscient, en est témoin. » Il ajoute : « N'agissez pas envers Lui comme vous en avez usé avec Moi. »

Cet extrait est de nouveau issu de « la dispensation de Bahá'u'lláh » de Shoghi Effendi. Ici, Bahá'u'lláh porte clairement allégeance à la prochaine Manifestation qui devra venir ultérieurement et nous savons qu'il a déterminé qu'elle n'apparaîtra pas avant dix siècles révolus. Le fait que Bahá'u'lláh aborde très rapidement ce sujet n'est pas du tout anodin, mais il répond à une logique parfaite. Un des plus grands piliers de la mission de Bahá'u'lláh fut de préparer l'humanité à la venue de la prochaine Manifestation de Dieu, « de concert avec les révélations du passé » nous rappelle Sa Sainteté, le Báb. Bahá'u'lláh s'inscrit donc dans une réalité prophétique, incarnant et matérialisant les plus grandes prophéties des religions antérieures sur la venue du Promis et nous dévoilant certaines prophéties concernant la venue de Celui qui est destiné à le succéder. La réalité prophétique de la dispensation de Bahá'u'lláh est donc claire et indiscutable et constitue le troisième fondement idéologique de son Ministère.