JÉSUS EST-IL L'ÉTERNEL MESSAGER DE DIEU ?
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JÉSUS EST-IL L'ÉTERNEL MESSAGER DE DIEU ?
par Rinoa Heartilly Mar 5 Mai - 11:13
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Non, Jésus n'est pas le seul homme à avoir été un grand messager de Dieu. Pourtant, certaines personnes d'obédience chrétienne se servent de l'extrait ci-dessous, tiré de l'Épître aux Hébreux, pour affirmer que Jésus est leur seul prophète et qu'il n'y a nul besoin d'un autre messager de Dieu.
« Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés. » (Épître aux Hébreux, 13:8~9)
Ainsi, puisque cet extrait mentionne que « Jésus est éternel » cela signifierait que tout homme après lui ne peut prétendre être messager de Dieu. De plus, l'extrait incite à « ne pas se laisser entraîner par des doctrines diverses et étrangères », ce qui prouverait selon eux qu'il faut se détourner des autres dispensations apportés par ces autres messagers qui ne sont pas Jésus. Que pouvons nous répondre à cela ? Notre objection est, en réalité, assez simple et se fondera uniquement sur des passages extraits de la Bible chrétienne.
Tout d'abord, d'après ma compréhension, la portée du verset cité concerne bien l'éternité, qu'il s'agisse d'une éternité dans le passé, mais aussi d'une éternité dans le futur. Pour fonder ma position à ce sujet, je m'appuie sur la parole ci-dessous que Jésus a lui-même prononcé :
« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis. » (Évangile selon Jean, 8:58)
Ce verset prononcé par Jésus complète clairement l'extrait de l'Épître aux Hébreux et nous définit explicitement la portée de celui-ci. Cette portée est éternelle, aussi bien dans le passé que dans le futur.
J'affirme que cet extrait de l'Épître aux Hébreux concerne la nature spirituelle de Jésus. En effet, Jésus peut être considéré à juste titre comme étant l'« Esprit de Dieu », c'est-à-dire qu'est descendu sur lui, dans sa plénitude, l'Esprit-Saint qui manifeste au monde les qualités divines et fait connaître le Père à l'humanité tout entière.
« Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. » (Évangile selon Jean, 1:18)
La distinction entre voir Dieu et « connaître » Dieu est indiscutablement faite dans ce verset, ce qui prouve que notre compréhension est juste et éclairée. En effet, cette célèbre introduction de l'Évangile selon Jean fut rédigée bien après l'Ascension de Jésus. Il est remarquable que Jean affirme que « personne n'a jamais vu Dieu » bien que Jésus soit venu sur terre. Cette subtilité démontre sans l'ombre d'un doute que Jésus n'est en aucun cas Dieu, mais qu'il fut chargé de révéler et faire connaître Dieu grâce à la « descente » de l'Esprit-Saint sur sa personne bénie.
« Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. » (Évangile selon Matthieu, 3:16~17)
C'est donc au moment où Dieu envoie de Son Esprit sur Jésus que celui-ci devint le « Fils Unique », « Celui qui est avant qu'Abraham fut », l' « image du Dieu invisible » chargé de faire connaître Dieu aux hommes. Ce Don de l'esprit était donc une nécessité absolue pour que Jésus parvienne à accomplir la mission qui lui était destinée. Cet Esprit divin descendu sur la personne de Jésus fait partie de manière indiscutable de l'identité du Christ et c'est de cette « substance divine » qu'il fonde son autorité pour parler de Dieu parmi les enfants d'Israël.
« Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le plus élevé des rois de la terre. » (Livre des Psaumes, 89:27)
Mais cette onction divine n'est pas la propriété exclusive de Jésus. D'autres prophètes divins purent en bénéficier pour mener à bien leur mission sur terre, celle d'appeler les hommes à Dieu. Il est un Don de Dieu dont d'autres grands hommes ont bénéficié. Le Messager de Dieu, Moïse, eut en lui l'Esprit de Dieu, et l'Éternel annonça que d'autres hommes bénéficieraient à l'avenir du soutien de cet Esprit divin.
« L'Éternel dit à Moïse : [...] Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l'esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul. » (Livre des Nombres, 11:16~17)
Il est d'ailleurs intéressant de noter que, d'après certains chrétiens, la Thora prophétise la venue de Jésus de la manière suivante :
« L'Éternel me dit : Ce qu'il ont dit est bien. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. » (Livre du Deutéronome, 18:13~15)
Dans cette prophétie de la Thora, l'Éternel compare ce prophète futur à Moïse en affirmant qu'ils sont identiques, ce qui est exact. Cette identité commune s'explique par le fait que Moïse et ce « grand prophète » soient assistés par le même Esprit Divin qui est chargé de révéler la Parole de Dieu et Sa volonté. De nombreux chrétiens, pour ne pas dire la totalité, attribuent cette prophétie à Jésus.
J'affirme que l'Esprit divin qui était à ce moment-là sur Moïse et qui est décrit dans l'extrait du Livre des Nombres précédemment cité est le même Esprit dont parle Jésus quand il dit qu'« avant qu'Abraham fut, Je Suis ». C'est également à cet Esprit Christique, qui n'est autre que l'Esprit-Saint, que se réfère l'extrait de l'Épître aux Hébreux quand il affirme que « Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement ». Cet Esprit n'a ni commencement, ni fin. Sa réalité spirituelle est incontestable, la révélation des attributs divins dont il a la charge ne sera jamais modifiée, ni abrogée, car la nature même de Dieu n'est jamais soumise au changement.
L'ambiguïté de compréhension dans laquelle sont tombés certains chrétiens est la même que celle qui ont privé les Juifs de reconnaître Jésus. Les raisons sont vigoureusement les mêmes, comme nous allons le voir ci-après.
« Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C'est une loi perpétuelle. » (Thora, Livre du Lévitique, 16:31)
La Thora nous apprend que les Lois révélées par l'Éternel au peuple israélite sont « perpétuelles », c'est-à-dire éternelles. Parmi ces Lois, il y a la sacro-sainte Loi du sabbat, qui ordonne à tout le peuple d'Israël de cesser toute activité un jour par semaine. L'Éternel ordonne aux israélites une observance rigoureuse de cette Loi, sous peine d'être punis de mort, en cas d'infraction à celle-ci.
« Moïse convoqua toute l'assemblée des enfants d'Israël, et leur dit : Voici les choses que l'Éternel ordonne de faire. On travaillera six jours ; mais le septième jour sera pour vous une chose sainte ; c'est le sabbat, le jour du repos, consacré à l'Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera puni de mort. » (Thora, Livre de l'Exode, 35:1~2)
Pourtant, la grande majorité de la chrétienté considère que, depuis la venue de Jésus-Christ, elle n'est plus tenue de se soumettre à l'observance des Lois de la Thora. Elle fonde sa position sur plusieurs versets du Nouveau Testament, dont celui-ci :
« Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui dirent : Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat ? Jésus leur répondit : [...] Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Évangile selon Marc, 2:23~28)
Le Nouveau Testament appelle « Loi » les six cent treize Lois révélées par Dieu à Moïse.
« Car la Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » (Évangile selon Jean, 1:17)
Paul nous informe clairement que, d'après lui, les chrétiens ne sont plus obligés de se soumettre à l'observance impérieuse des Lois de la Thora, ce qui bien évidemment, scandalise les Juifs.
« Ainsi la Loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. » (Épître aux Galates, 3:24~25)
On peut légitimement se demander pourquoi Dieu informe Moïse que la Loi du sabbat ainsi que les autres Lois de la Thora sont perpétuelles et éternelles alors qu'Il savait que ces Lois seraient aménagées ou abrogées dans le futur... Cette question est très pertinente, voire même vitale et de sa réponse découlera la réfutation décisive de l'ambiguïté sur laquelle se fondent les principaux dogmes chrétiens. Cette réponse, c'est Jésus lui-même qui nous l'apporte.
« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Évangile selon Matthieu, 5:17)
Qu'est-ce que Jésus est venu accomplir... Et comment l'a-t-il accompli ? La venue de Jésus a renouvelé et confirmé l'Esprit de la Loi révélée à Moïse, en préservant sa substance spirituelle tout en l'adaptant à l'exigence de son époque.
« Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver : Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Évangile selon Matthieu, 22:34~40)
C'est en préservant l'essence même de la Thora, qui est une essence spirituelle unique et indivisible, que Jésus a accompli cette même Thora. Bien évidemment, les Juifs ne l'entendaient pas de cette oreille et l'accusèrent d'imposture car Jésus s'était permis d'aménager et d'adapter la Loi de Moïse, ce qui était inimaginable et en contradiction frontale avec leurs dogmes basés sur l'interprétation littérale de cette même Thora. Nous considérons que les chrétiens commettent exactement la même erreur en interprétant faussement certains versets du Nouveau Testament, comme les israélites interprètent frauduleusement certains versets de l'Ancien Testament.. La mise de ces deux versets, côte à côte est frappante...
« Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. » (Épître aux Hébreux, 13:8 )
Et :
« Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C'est une loi perpétuelle. » (Thora, Livre du Lévitique, 16:31)
Mêmes versets, même interprétation littérale des écrits, même rejet des Messagers de Dieu venus après ... En effet, il y aura bel et bien un successeur à Jésus. Comme lui, ce « successeur » préservera l'essence de la Loi divine révélée à Moïse et Jésus, tout en révélant la volonté divine adéquate pour traiter les problématiques du genre humain au moment de sa venue.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:12~14)
Les messagers de Dieu sont chargés de révéler la volonté divine pour la société dans laquelle ils sont envoyés.
Jésus, paix et bénédiction sur lui, a dit : « Je ne puis rien faire de moi-même : selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » (Évangile selon Jean, 5:30)
Cette volonté divine poursuit un but de longue haleine, qui sera atteint grâce à un Plan que Dieu a élaboré. Ce plan originel est mis en oeuvre depuis la nuit des temps, étape par étape. À chaque nouvelle étape, qui se concrétise quand l'humanité passe un certain cap dans sa lente évolution, le Dieu Unique envoie un nouveau messager. Ce messager est chargé de rappeler et d'approfondir les grandes vérités spirituelles et en même temps de révéler de nouvelles Lois temporelles nécessaires à la société, au moment où ce messager apparaît. Cette obligation impérieuse incombe à tous les Messagers de Dieu, Jésus y compris. C'est pourquoi Jésus, lorsqu'il parle du « Consolateur », dit ceci :
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » (Évangile selon Jean, 16:12~13)
Ceci signifie que l'humanité, à l'époque de Jésus, n'avait pas achevé son développement et son progrès (« vous ne pouvez pas les porter maintenant »). D'autres étapes seront nécessaires à celle que Jésus a consolidé. Ces nouvelles étapes nécessiteront la venue d'un autre Consolateur qui révélera, en son temps, la volonté divine pour que l'humanité continue sa progression (« il vous annoncera les choses à venir »). Jésus poursuit son explication ci-dessous :
« Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:14~15)
Ce passage est crucial pour notre développement. Par une subtile parabole, Jésus explique que ce « Consolateur » bénéficiera, lui aussi, de l'onction de l'Esprit divin. Il ne peut s'agir que de cela car Jésus précise bien que le « Consolateur » « prendra » ce qui est à lui en précisant bien que cela désigne « tout ce qu'a le Père » à savoir l'Esprit divin, dans toute sa plénitude, qu'il fait descendre sur qui Il veut parmi les hommes pour en faire Ses grands messagers. Cela signifie l'Esprit-Saint, qui a oint Jésus juste après qu'il fut baptisé par Jean-Baptiste dans le fleuve Jourdain, descendra également sur ce « Consolateur » lorsque celui-ci devra accomplir la mission que lui assignera Dieu.
Lorsqu'on leur explique cela, certains chrétiens objectent que la prophétie concernant le « Consolateur » ne désigne en réalité que l'Esprit qui est descendu sur les apôtres le jour de la Pentecôte. Nous ne nions pas que l'Esprit-Saint ait pu descendre sur les Apôtres le jour de la Pentecôte, bien au contraire. Ce que nous affirmons est que la réalité de la venue du « Consolateur » désigne un événement d'une tout autre envergure, à savoir la venue d'un homme qui sera « habité » par le même esprit que Jésus et qui aura une mission d'une importance considérable. D'ailleurs, c'est bien la doctrine de la « Parousie du Christ » à laquelle adhère la chrétienté qui annonce que Jésus doit « revenir » « aux temps de la fin »...
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même ; et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. » (Livre de l'Apocalypse, 19:11~16)
Pour clore cet article, revenons à l'extrait de l'Épître aux Hébreux cité au tout début de cet « article ». Le voici :
« Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés. Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. Le corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Épître aux Hébreux, 13:9~12)
Nos amis chrétiens pensent que cet extrait justifie l'interdiction formelle de s'intéresser à une autre religion ou d'étudier le message de tout autre homme se disant messager de Dieu et venant après Jésus. Mais qu'en est-il réellement ? De quel sujet précis traite cet extrait... Quelle en est sa portée... C'est ce que je vous propose, ici, d'étudier et d'explorer. De prime abord, le sens de cet extrait semble obscur. Pour ce faire, j'ai décidé d'explorer plusieurs autres traductions pour voir si elles pourraient nous aiguiller davantage. Je vous propose celle de la « Bible officielle liturgique » :
« Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon de fortifier nos cœurs par la grâce, et non par des observances alimentaires qui n’ont jamais profité à leurs adeptes. Nous avons un autel auquel n’ont pas le droit de se nourrir ceux qui rendent un culte selon l’ancienne Alliance. En effet, quand le grand prêtre portait dans le sanctuaire le sang des animaux en sacrifice pour le péché, c’est en dehors de l’enceinte que leurs corps étaient brûlés. C’est pourquoi Jésus, lui aussi, voulant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert sa Passion à l’extérieur des portes de la ville. » (Épître aux Hébreux, 13:9~12)
Cette traduction est beaucoup plus éclairante. Elle nous permet de mieux cerner le contexte lié à la rédaction de cet extrait de l'épître aux Hébreux. Ainsi, nous comprenons que ces versets parlent de certaines personnes qui souhaitaient continuer à rendre un culte selon l'ancienne Alliance, d'après les prescriptions révélées jadis à Moïse. En effet, le texte mentionne bien un « culte selon l'ancienne alliance », ce qui nous aiguille sur les pistes de compréhension à explorer à propos de cet extrait.
En effectuant quelques recherches sur le Christianisme primitif du temps des premiers apôtres, j'ai découvert plusieurs informations très intéressantes, que je vous propose de résumer. Il semblerait que dans les premiers temps qui ont suivi l'Ascension de Jésus il y ait eu divergence parmi les premiers chrétiens à propos de l'attitude à adopter vis-à-vis de la Thora. Sans entrer dans trop de détails, Paul et certains de ses disciples étaient d'avis que le culte selon l'ancienne alliance était caduc. Parmi ces cultes liés aux prescriptions de la Thora, il y avait tout un ensemble d'ordonnances très strictes qui réglementaient les normes alimentaires. Certaines juifs convertis au Christianisme considéraient que de la stricte observance de ces Lois dépendait le salut d'une âme, ce avec quoi Paul et ses sympathisants n'étaient pas d'accord.
Sans trop entrer dans des détails qui nécessiteraient une recherche universitaire, il semblerait que c'est à cette thématique que se réfère cet extrait. Il est évident et juste qu'à l'époque des apôtres et des premiers chrétiens, il était nécessaire que ceux-ci se conforment à la nouvelle Alliance et aux commandements révélés par Jésus-Christ. Si nous étions nous-mêmes à cette époque, nous aurions l'obligation d'en faire de même. Mais la volonté de Dieu révélée à Son serviteur Jésus-Christ n'est pas figée. Elle est susceptible d'évoluer, comme ce fut le cas lorsque Jésus vint et qu'il promulgua de nouveaux commandements et directives qui différaient de ceux de Moïse. Mais c'est toujours pour la faire la volonté de Dieu qu'il les édicta, comme Moïse jadis.
« Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. » (Évangile selon Jean, 4:34)
C'est également cette volonté que le « Consolateur » aura la charge et le devoir de révéler, comme nous l'avons vu.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:12~14)
Tout comme le fit Moïse jadis, tout comme le fit Jésus en son temps, le « Consolateur » doit venir pour accomplir la substance spirituelle de la Loi de Dieu en adaptant les commandements issus de la volonté divine pour la société et l'époque à laquelle il apparaîtra. C'est pour cette raison, et cette raison seule que Jésus refusera l'entrée dans le royaume des cieux à ceux qui se disent ses disciples mais se sont pas conformés à la volonté que Dieu ne cessera de révéler pour amener l'humanité à progresser.
« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. » (Évangile selon Matthieu, 7:21~24)
« Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés. » (Épître aux Hébreux, 13:8~9)
Ainsi, puisque cet extrait mentionne que « Jésus est éternel » cela signifierait que tout homme après lui ne peut prétendre être messager de Dieu. De plus, l'extrait incite à « ne pas se laisser entraîner par des doctrines diverses et étrangères », ce qui prouverait selon eux qu'il faut se détourner des autres dispensations apportés par ces autres messagers qui ne sont pas Jésus. Que pouvons nous répondre à cela ? Notre objection est, en réalité, assez simple et se fondera uniquement sur des passages extraits de la Bible chrétienne.
Tout d'abord, d'après ma compréhension, la portée du verset cité concerne bien l'éternité, qu'il s'agisse d'une éternité dans le passé, mais aussi d'une éternité dans le futur. Pour fonder ma position à ce sujet, je m'appuie sur la parole ci-dessous que Jésus a lui-même prononcé :
« Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis. » (Évangile selon Jean, 8:58)
Ce verset prononcé par Jésus complète clairement l'extrait de l'Épître aux Hébreux et nous définit explicitement la portée de celui-ci. Cette portée est éternelle, aussi bien dans le passé que dans le futur.
J'affirme que cet extrait de l'Épître aux Hébreux concerne la nature spirituelle de Jésus. En effet, Jésus peut être considéré à juste titre comme étant l'« Esprit de Dieu », c'est-à-dire qu'est descendu sur lui, dans sa plénitude, l'Esprit-Saint qui manifeste au monde les qualités divines et fait connaître le Père à l'humanité tout entière.
« Personne n'a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l'a fait connaître. » (Évangile selon Jean, 1:18)
La distinction entre voir Dieu et « connaître » Dieu est indiscutablement faite dans ce verset, ce qui prouve que notre compréhension est juste et éclairée. En effet, cette célèbre introduction de l'Évangile selon Jean fut rédigée bien après l'Ascension de Jésus. Il est remarquable que Jean affirme que « personne n'a jamais vu Dieu » bien que Jésus soit venu sur terre. Cette subtilité démontre sans l'ombre d'un doute que Jésus n'est en aucun cas Dieu, mais qu'il fut chargé de révéler et faire connaître Dieu grâce à la « descente » de l'Esprit-Saint sur sa personne bénie.
« Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l'eau. Et voici, les cieux s'ouvrirent, et il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection. » (Évangile selon Matthieu, 3:16~17)
C'est donc au moment où Dieu envoie de Son Esprit sur Jésus que celui-ci devint le « Fils Unique », « Celui qui est avant qu'Abraham fut », l' « image du Dieu invisible » chargé de faire connaître Dieu aux hommes. Ce Don de l'esprit était donc une nécessité absolue pour que Jésus parvienne à accomplir la mission qui lui était destinée. Cet Esprit divin descendu sur la personne de Jésus fait partie de manière indiscutable de l'identité du Christ et c'est de cette « substance divine » qu'il fonde son autorité pour parler de Dieu parmi les enfants d'Israël.
« Et moi, je ferai de lui le premier-né, Le plus élevé des rois de la terre. » (Livre des Psaumes, 89:27)
Mais cette onction divine n'est pas la propriété exclusive de Jésus. D'autres prophètes divins purent en bénéficier pour mener à bien leur mission sur terre, celle d'appeler les hommes à Dieu. Il est un Don de Dieu dont d'autres grands hommes ont bénéficié. Le Messager de Dieu, Moïse, eut en lui l'Esprit de Dieu, et l'Éternel annonça que d'autres hommes bénéficieraient à l'avenir du soutien de cet Esprit divin.
« L'Éternel dit à Moïse : [...] Je descendrai, et là je te parlerai ; je prendrai de l'esprit qui est sur toi, et je le mettrai sur eux, afin qu'ils portent avec toi la charge du peuple, et que tu ne la portes pas à toi seul. » (Livre des Nombres, 11:16~17)
Il est d'ailleurs intéressant de noter que, d'après certains chrétiens, la Thora prophétise la venue de Jésus de la manière suivante :
« L'Éternel me dit : Ce qu'il ont dit est bien. Je leur susciterai du milieu de leurs frères un prophète comme toi, je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai. Et si quelqu'un n'écoute pas mes paroles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. » (Livre du Deutéronome, 18:13~15)
Dans cette prophétie de la Thora, l'Éternel compare ce prophète futur à Moïse en affirmant qu'ils sont identiques, ce qui est exact. Cette identité commune s'explique par le fait que Moïse et ce « grand prophète » soient assistés par le même Esprit Divin qui est chargé de révéler la Parole de Dieu et Sa volonté. De nombreux chrétiens, pour ne pas dire la totalité, attribuent cette prophétie à Jésus.
J'affirme que l'Esprit divin qui était à ce moment-là sur Moïse et qui est décrit dans l'extrait du Livre des Nombres précédemment cité est le même Esprit dont parle Jésus quand il dit qu'« avant qu'Abraham fut, Je Suis ». C'est également à cet Esprit Christique, qui n'est autre que l'Esprit-Saint, que se réfère l'extrait de l'Épître aux Hébreux quand il affirme que « Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement ». Cet Esprit n'a ni commencement, ni fin. Sa réalité spirituelle est incontestable, la révélation des attributs divins dont il a la charge ne sera jamais modifiée, ni abrogée, car la nature même de Dieu n'est jamais soumise au changement.
L'ambiguïté de compréhension dans laquelle sont tombés certains chrétiens est la même que celle qui ont privé les Juifs de reconnaître Jésus. Les raisons sont vigoureusement les mêmes, comme nous allons le voir ci-après.
« Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C'est une loi perpétuelle. » (Thora, Livre du Lévitique, 16:31)
La Thora nous apprend que les Lois révélées par l'Éternel au peuple israélite sont « perpétuelles », c'est-à-dire éternelles. Parmi ces Lois, il y a la sacro-sainte Loi du sabbat, qui ordonne à tout le peuple d'Israël de cesser toute activité un jour par semaine. L'Éternel ordonne aux israélites une observance rigoureuse de cette Loi, sous peine d'être punis de mort, en cas d'infraction à celle-ci.
« Moïse convoqua toute l'assemblée des enfants d'Israël, et leur dit : Voici les choses que l'Éternel ordonne de faire. On travaillera six jours ; mais le septième jour sera pour vous une chose sainte ; c'est le sabbat, le jour du repos, consacré à l'Éternel. Celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera puni de mort. » (Thora, Livre de l'Exode, 35:1~2)
Pourtant, la grande majorité de la chrétienté considère que, depuis la venue de Jésus-Christ, elle n'est plus tenue de se soumettre à l'observance des Lois de la Thora. Elle fonde sa position sur plusieurs versets du Nouveau Testament, dont celui-ci :
« Il arriva, un jour de sabbat, que Jésus traversa des champs de blé. Ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui dirent : Voici, pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis pendant le sabbat ? Jésus leur répondit : [...] Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » (Évangile selon Marc, 2:23~28)
Le Nouveau Testament appelle « Loi » les six cent treize Lois révélées par Dieu à Moïse.
« Car la Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. » (Évangile selon Jean, 1:17)
Paul nous informe clairement que, d'après lui, les chrétiens ne sont plus obligés de se soumettre à l'observance impérieuse des Lois de la Thora, ce qui bien évidemment, scandalise les Juifs.
« Ainsi la Loi a été comme un pédagogue pour nous conduire à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce pédagogue. » (Épître aux Galates, 3:24~25)
On peut légitimement se demander pourquoi Dieu informe Moïse que la Loi du sabbat ainsi que les autres Lois de la Thora sont perpétuelles et éternelles alors qu'Il savait que ces Lois seraient aménagées ou abrogées dans le futur... Cette question est très pertinente, voire même vitale et de sa réponse découlera la réfutation décisive de l'ambiguïté sur laquelle se fondent les principaux dogmes chrétiens. Cette réponse, c'est Jésus lui-même qui nous l'apporte.
« Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes ; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. » (Évangile selon Matthieu, 5:17)
Qu'est-ce que Jésus est venu accomplir... Et comment l'a-t-il accompli ? La venue de Jésus a renouvelé et confirmé l'Esprit de la Loi révélée à Moïse, en préservant sa substance spirituelle tout en l'adaptant à l'exigence de son époque.
« Les pharisiens, ayant appris qu'il avait réduit au silence les sadducéens, se rassemblèrent, et l'un d'eux, docteur de la loi, lui fit cette question, pour l'éprouver : Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » (Évangile selon Matthieu, 22:34~40)
C'est en préservant l'essence même de la Thora, qui est une essence spirituelle unique et indivisible, que Jésus a accompli cette même Thora. Bien évidemment, les Juifs ne l'entendaient pas de cette oreille et l'accusèrent d'imposture car Jésus s'était permis d'aménager et d'adapter la Loi de Moïse, ce qui était inimaginable et en contradiction frontale avec leurs dogmes basés sur l'interprétation littérale de cette même Thora. Nous considérons que les chrétiens commettent exactement la même erreur en interprétant faussement certains versets du Nouveau Testament, comme les israélites interprètent frauduleusement certains versets de l'Ancien Testament.. La mise de ces deux versets, côte à côte est frappante...
« Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui, et éternellement. » (Épître aux Hébreux, 13:8 )
Et :
« Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, et vous humilierez vos âmes. C'est une loi perpétuelle. » (Thora, Livre du Lévitique, 16:31)
Mêmes versets, même interprétation littérale des écrits, même rejet des Messagers de Dieu venus après ... En effet, il y aura bel et bien un successeur à Jésus. Comme lui, ce « successeur » préservera l'essence de la Loi divine révélée à Moïse et Jésus, tout en révélant la volonté divine adéquate pour traiter les problématiques du genre humain au moment de sa venue.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:12~14)
Les messagers de Dieu sont chargés de révéler la volonté divine pour la société dans laquelle ils sont envoyés.
Jésus, paix et bénédiction sur lui, a dit : « Je ne puis rien faire de moi-même : selon que j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » (Évangile selon Jean, 5:30)
Cette volonté divine poursuit un but de longue haleine, qui sera atteint grâce à un Plan que Dieu a élaboré. Ce plan originel est mis en oeuvre depuis la nuit des temps, étape par étape. À chaque nouvelle étape, qui se concrétise quand l'humanité passe un certain cap dans sa lente évolution, le Dieu Unique envoie un nouveau messager. Ce messager est chargé de rappeler et d'approfondir les grandes vérités spirituelles et en même temps de révéler de nouvelles Lois temporelles nécessaires à la société, au moment où ce messager apparaît. Cette obligation impérieuse incombe à tous les Messagers de Dieu, Jésus y compris. C'est pourquoi Jésus, lorsqu'il parle du « Consolateur », dit ceci :
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. » (Évangile selon Jean, 16:12~13)
Ceci signifie que l'humanité, à l'époque de Jésus, n'avait pas achevé son développement et son progrès (« vous ne pouvez pas les porter maintenant »). D'autres étapes seront nécessaires à celle que Jésus a consolidé. Ces nouvelles étapes nécessiteront la venue d'un autre Consolateur qui révélera, en son temps, la volonté divine pour que l'humanité continue sa progression (« il vous annoncera les choses à venir »). Jésus poursuit son explication ci-dessous :
« Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prend de ce qui est à moi, et qu'il vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:14~15)
Ce passage est crucial pour notre développement. Par une subtile parabole, Jésus explique que ce « Consolateur » bénéficiera, lui aussi, de l'onction de l'Esprit divin. Il ne peut s'agir que de cela car Jésus précise bien que le « Consolateur » « prendra » ce qui est à lui en précisant bien que cela désigne « tout ce qu'a le Père » à savoir l'Esprit divin, dans toute sa plénitude, qu'il fait descendre sur qui Il veut parmi les hommes pour en faire Ses grands messagers. Cela signifie l'Esprit-Saint, qui a oint Jésus juste après qu'il fut baptisé par Jean-Baptiste dans le fleuve Jourdain, descendra également sur ce « Consolateur » lorsque celui-ci devra accomplir la mission que lui assignera Dieu.
Lorsqu'on leur explique cela, certains chrétiens objectent que la prophétie concernant le « Consolateur » ne désigne en réalité que l'Esprit qui est descendu sur les apôtres le jour de la Pentecôte. Nous ne nions pas que l'Esprit-Saint ait pu descendre sur les Apôtres le jour de la Pentecôte, bien au contraire. Ce que nous affirmons est que la réalité de la venue du « Consolateur » désigne un événement d'une tout autre envergure, à savoir la venue d'un homme qui sera « habité » par le même esprit que Jésus et qui aura une mission d'une importance considérable. D'ailleurs, c'est bien la doctrine de la « Parousie du Christ » à laquelle adhère la chrétienté qui annonce que Jésus doit « revenir » « aux temps de la fin »...
« Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice. Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même ; et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues d'un fin lin, blanc, pur. De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations ; il les paîtra avec une verge de fer ; et il foulera la cuve du vin de l'ardente colère du Dieu tout puissant. Il avait sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. » (Livre de l'Apocalypse, 19:11~16)
Pour clore cet article, revenons à l'extrait de l'Épître aux Hébreux cité au tout début de cet « article ». Le voici :
« Ne vous laissez pas entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il est bon que le coeur soit affermi par la grâce, et non par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui s'y sont attachés. Nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n'ont pas le pouvoir de manger. Le corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Épître aux Hébreux, 13:9~12)
Nos amis chrétiens pensent que cet extrait justifie l'interdiction formelle de s'intéresser à une autre religion ou d'étudier le message de tout autre homme se disant messager de Dieu et venant après Jésus. Mais qu'en est-il réellement ? De quel sujet précis traite cet extrait... Quelle en est sa portée... C'est ce que je vous propose, ici, d'étudier et d'explorer. De prime abord, le sens de cet extrait semble obscur. Pour ce faire, j'ai décidé d'explorer plusieurs autres traductions pour voir si elles pourraient nous aiguiller davantage. Je vous propose celle de la « Bible officielle liturgique » :
« Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon de fortifier nos cœurs par la grâce, et non par des observances alimentaires qui n’ont jamais profité à leurs adeptes. Nous avons un autel auquel n’ont pas le droit de se nourrir ceux qui rendent un culte selon l’ancienne Alliance. En effet, quand le grand prêtre portait dans le sanctuaire le sang des animaux en sacrifice pour le péché, c’est en dehors de l’enceinte que leurs corps étaient brûlés. C’est pourquoi Jésus, lui aussi, voulant sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert sa Passion à l’extérieur des portes de la ville. » (Épître aux Hébreux, 13:9~12)
Cette traduction est beaucoup plus éclairante. Elle nous permet de mieux cerner le contexte lié à la rédaction de cet extrait de l'épître aux Hébreux. Ainsi, nous comprenons que ces versets parlent de certaines personnes qui souhaitaient continuer à rendre un culte selon l'ancienne Alliance, d'après les prescriptions révélées jadis à Moïse. En effet, le texte mentionne bien un « culte selon l'ancienne alliance », ce qui nous aiguille sur les pistes de compréhension à explorer à propos de cet extrait.
En effectuant quelques recherches sur le Christianisme primitif du temps des premiers apôtres, j'ai découvert plusieurs informations très intéressantes, que je vous propose de résumer. Il semblerait que dans les premiers temps qui ont suivi l'Ascension de Jésus il y ait eu divergence parmi les premiers chrétiens à propos de l'attitude à adopter vis-à-vis de la Thora. Sans entrer dans trop de détails, Paul et certains de ses disciples étaient d'avis que le culte selon l'ancienne alliance était caduc. Parmi ces cultes liés aux prescriptions de la Thora, il y avait tout un ensemble d'ordonnances très strictes qui réglementaient les normes alimentaires. Certaines juifs convertis au Christianisme considéraient que de la stricte observance de ces Lois dépendait le salut d'une âme, ce avec quoi Paul et ses sympathisants n'étaient pas d'accord.
Sans trop entrer dans des détails qui nécessiteraient une recherche universitaire, il semblerait que c'est à cette thématique que se réfère cet extrait. Il est évident et juste qu'à l'époque des apôtres et des premiers chrétiens, il était nécessaire que ceux-ci se conforment à la nouvelle Alliance et aux commandements révélés par Jésus-Christ. Si nous étions nous-mêmes à cette époque, nous aurions l'obligation d'en faire de même. Mais la volonté de Dieu révélée à Son serviteur Jésus-Christ n'est pas figée. Elle est susceptible d'évoluer, comme ce fut le cas lorsque Jésus vint et qu'il promulgua de nouveaux commandements et directives qui différaient de ceux de Moïse. Mais c'est toujours pour la faire la volonté de Dieu qu'il les édicta, comme Moïse jadis.
« Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé, et d'accomplir son oeuvre. » (Évangile selon Jean, 4:34)
C'est également cette volonté que le « Consolateur » aura la charge et le devoir de révéler, comme nous l'avons vu.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera. » (Évangile selon Jean, 16:12~14)
Tout comme le fit Moïse jadis, tout comme le fit Jésus en son temps, le « Consolateur » doit venir pour accomplir la substance spirituelle de la Loi de Dieu en adaptant les commandements issus de la volonté divine pour la société et l'époque à laquelle il apparaîtra. C'est pour cette raison, et cette raison seule que Jésus refusera l'entrée dans le royaume des cieux à ceux qui se disent ses disciples mais se sont pas conformés à la volonté que Dieu ne cessera de révéler pour amener l'humanité à progresser.
« Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. C'est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique, sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. » (Évangile selon Matthieu, 7:21~24)
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