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SI MOUHAMMAD EST LE SCEAU DES PROPHÈTES, POURQUOI LES BAHÁ'IS CROIENT EN UNE NOUVELLE RÉVÉLATION

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Message par Rinoa Heartilly Dim 14 Oct - 17:08

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Présentation
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En préambule de cet article, je tiens à dire à nos amis musulmans que je respecte l'intégralité de leur croyance. Je ne cherche pas à convertir ou à déstabiliser qui que ce soit. Si une personne se sent offusquée ou heurtée dans ses croyances et convictions, je l'invite à ne pas prêter attention à cette étude.

Cet article s'adresse d'abord aux « chercheurs de vérité » qui souhaiteraient prendre connaissance d'un autre point de vue sur la question du « Sceau de la prophétie ». Cette étude se destine également à mes frères et soeurs bahá'is qui recherchent un éclaircissement à leur compréhension de ce sujet épineux et délicat.

Cet article démontrera que la position des bahá'is sur ce sujet est argumentée, recherchée et non le fruit d'une croyance aveugle sans fondement. À chacun ensuite de se faire une opinion sur ce sujet.
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Sommaire
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I - Mouhammad est le « Sceau » et le « Dernier » des Prophètes : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#53
II - Mouhammad est également le « Sceau » des Messagers : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#54
III - Petite analyse sémantique et linguistique autour du concept du sceau de la prophétie : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#55
IV - Si Mouhammad est le « Sceau » des Prophètes, cela signifie-t-il que Dieu ne fera plus jamais de révélation ? : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#56
V - Approche spirituelle du concept de « Sceau des Prophètes » : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#57
VI - Mouhammad clot le cycle prophétique : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#58
VII - La venue de Bahá'u'lláh inaugure un nouveau Cycle de l'humanité : https://etoilespirituelle.forumactif.com/t6-si-mouhammad-est-le-sceau-des-prophetes-pourquoi-les-baha-is-croient-en-une-nouvelle-revelation#59


Dernière édition par Rinoa Heartilly le Jeu 18 Oct - 15:47, édité 1 fois

Rinoa Heartilly
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Message par Rinoa Heartilly Lun 15 Oct - 8:44

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I - Mouhammad est le « Sceau » et le « Dernier » des Prophètes
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Les musulmans considèrent que le prophète Mouhammad est le « Sceau » des prophètes. Ils lui apposent tantôt le qualificatif de « Sceau des prophètes » et tantôt le qualificatif de « Dernier des prophètes ».

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Mouhammad n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais [il est] le messager d'Alláh et le dernier des prophètes. Alláh est Omniscient. » (Coran, Sourate 33, verset 40)

Le terme arabe utilisé dans ce verset est « KHTM » qui se décline de deux façons. Parfois, il se décline sous la forme de « Khatam » qui signifie « Sceau » et parfois sous la forme de « Khatim » qui signifie « Dernier ». Ces deux termes sont souvent employés et acceptés par l'ensemble de la communauté musulmane comme se référant au prophète Mouhammad. Les termes de « Sceau » et de « Dernier » sont synonymes, mais nous verrons ultérieurement qu'ils ouvrent la porte à une petite « nuance » théologique que j'expliciterai.

Les bahá'is, aussi bien que les musulmans, considèrent que Mouhammad est donc bien le « Sceau » (ou « Dernier ») des prophètes.

« Ce livre que Nous avons envoyé abonde véritablement en bénédictions et porte témoignage de la Vérité, afin que les hommes puissent réaliser que l'évidente preuve de Dieu en faveur de son Souvenir est semblable à celle dont fut investi Mouhammad, le Sceau des prophètes, et qu'en vérité, grande est la cause, ainsi qu'il a été ordonné dans le Livre-Mère. » (Selection des écrits du Báb)

Les références à Mouhammad en qualité de « Sceau » des prophètes abondent dans la littérature bahá'ie.

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Message par Rinoa Heartilly Lun 15 Oct - 9:11

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II - Mouhammad est également le « Sceau » des Messagers
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Certains de mes amis bahá'is ont été tenté de dire que si le prophète Mouhammad est bien le « Sceau » des prophètes, cela ne fait pas de lui le « Sceau » des messagers de Dieu. Avec cette explication, ils pensent démontrer que la révélation divine continuera, car pensent-ils, si Dieu n'enverra plus de prophètes, il continuera malgré tout à envoyer des messagers pour guider l'humanité.

Bien qu'il est vrai que Dieu continuera d'envoyer des messagers pour guider l'humanité, cette explication que certains de mes amis bahá'is tentent d'apporter n'est pas satisfaisante pour plusieurs raisons.

Certaines personnes affirment qu'un Messager de Dieu n'est pas un Prophète - mais seulement un Messager -, de même que le Prophète n'est pas un Messager mais seulement un Prophète. Un savant musulman contemporain du XXème siècle, Muhammad Nâsir ad-Dîn al-Albâni, était visiblement de cet avis.

Voici la définition qu'il donne du mot « Prophète » : « Le prophète (« nabî ») est celui que Dieu a chargé de rappeler et d'appuyer des prescriptions d'origine divine déjà révélées avant lui. Quant au messager (« rassûl »), c'est celui que Dieu a envoyé avec des prescriptions d'origine divine, soit que celles-ci soient nouvelles en soi, soit qu'elles avaient été révélées à un autre messager. » (http://www.maison-islam.com/articles/?p=265)

En réalité, un Messager divin est bel et bien un Prophète, mais le Prophète n'est pas nécessairement un Messager. Certains de mes amis bahá'is ont essayé de « contourner » l'apparente problématique posée par le fait que le Prophète Mouhammad soit le « Sceau des Prophètes » en faisant ce distinguo entre Prophète et Messager et disant que s'il est le Sceau des Prophètes, il n'est pas le Sceau des Messagers. Un tel raisonnement est, à mon sens, erroné. Je démontrerais par la suite que cela ne signifie pas que la révélation est scellée.

Dans le Coran, le Prophète Mouhammad est appelé par le terme de « Prophète » :

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Certes les hommes les plus dignes de se réclamer d'Abraham, sont ceux qui l'ont suivi, ainsi que ce prophète-ci, et ceux qui ont la foi. Et Alláh est l'allié des croyants. » (Coran, Sourate 3, verset 68)

Et il est aussi appelé par le terme de « Messager »
:

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Muhammad n'est qu'un messager - des messagers avant lui sont passés - S'il mourait, donc, ou s´il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur ses talons ne nuira en rien à Allah; et Alláh récompensera bientôt les reconnaissants. » (Coran, Sourate 3, verset 144)

On constate que dans le Coran, Mouhammad est bel et bien nommé « Prophète » et « Messager », ce qui démontre, sans l'ombre d'un doute, qu'un homme qui est Messager de Dieu est aussi Prophète de Dieu.

Une tradition prophétique (hadith) vient corroborer et renforcer cette affirmation :

Le Prophète Mouhammad - que la paix et la bénédiction soient sur lui - a répondu ceci à un compagnon qui lui demandait combien de Prophètes il y avait eu avant lui : « Il y a en eu cent vingt quatre-mille ; trois cent quinze parmi eux ont été Messagers. » (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha 6/359-360, sahîh li ghayrihi d'après Al-Albânî)

Ainsi, nous apprenons dans cette tradition prophétique qu'Allah a envoyé cent vingt quatre-mille prophètes et que trois cent quinze parmi ces Prophètes étaient des Messagers. Il est assez étonnant que le Shaykh Al-Albanî ait été le tenant de l'avis qui distingue le messager du prophète, puisque lui-même rapporte le hadith qui démontre l'inverse. Dieu est plus savant.

Par conséquent, si Mouhammad est le « Sceau » des prophètes, il est nécessairement le « Sceau » des messagers puisque tout messager est forcément un prophète.

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Message par Rinoa Heartilly Lun 15 Oct - 9:30

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III - Petite analyse sémantique et linguistique autour du concept du sceau de la prophétie
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Je voudrais partager avec vous une petite analyse linguistique et sémantique du mot « KHTM » utilisé dans le verset 40 de la sourate 33 duquel dérivent « khatam » (« sceau ») et « khatim » (« dernier »). Sans entrer dans des détails qui allongeraient inutilement cet exposé, il faut savoir que la charpente du texte coranique original est constitué uniquement de consonnes. L'ajout des voyelles n'est pas une falsification du texte coranique mais le fait de règles très précises et complexes que je ne souhaite pas développer inutilement dans cet exposé. Voici un petit extrait d'une étude d'un érudit musulman, Ahmas Anas Lala sur ce sujet :

« Premièrement, la charpente (al-hijâ') : Elle est constituée du socle des lettres (sans les marques diacritiques, sans les voyelles courtes, et sans la totalité des voyelles longues). Cette charpente textuelle ne doit pas être changée.

Deuxièmement, l'inscription des marques diacritiques, des voyelles courtes et des voyelles longues (dhabt un-nuqat wa-l-harakât wa-s-sakanât wa hurûf il-madd) : Cette inscription est changeable en fonction des variantes de récitation authentiques que l'on veut faire transparaître.

Troisièmement : les signes utilisés conventionnellement comme points diacritiques et pour désigner les voyelles courtes et les voyelles longues ('alâmât udh-dhabt) : Par quels signes différencier par exemple la lettre qâf de la lettre fâ', lettres dont le socle est très voisin ?

Deux écoles existent à ce sujet :

-- l'école de al-Khalîl ibn Ahmad et du Machreq utilise deux points diacritiques supérieurs pour désigner le qâf, un point supérieur pour la lettre fâ' ;

-- l'école de l'Andalousie et du Maghreb, elle, utilise un point supérieur pour le qâf, un point inférieur pour le fâ'.

D'autres différences existent également.

Ici encore, si la plupart des copies coraniques imprimées aujourd'hui ont recours aux signes conventionnels de la première école, certaines utilisent pour leur part ceux de la seconde école. Au moment d'écrire cet article, j'ai sous les yeux un exemplaire du premier type de copie (imprimé en Arabie Saoudite), ainsi qu'un exemplaire du second type (imprimé en Tunisie). Tout ceci est purement conventionnel et n'entraîne aucun changement par rapport à la "charpente" préparée par la commission de Uthman. » (Source : https://www.maison-islam.com/articles/?p=174)

Ainsi donc, en fonction des règles de récitation, c'est tantôt le mot « khatam » (« Sceau ») ou tantôt le mot « khatim » (« Dernier ») qui sont employés. Bien que dans le contexte de la révélation de ce verset, les mots « Sceau » et « Dernier » soient des synonymes, ils n'ont pas pour autant exactement le même sens.

D'après le site internet du « Larousse », le mot « Sceau » signifie « un grand cachet (ou matrice) sur lequel sont gravées en creux la figure, les armes ou la marque symbolique d'un État, d'un souverain, d'une communauté ou d'un particulier et dont on applique l'empreinte sur des actes ou des objets pour les authentifier, les clore d'une manière inviolable ou pour marquer la propriété ». (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/sceau/71345)

Toujours d'après le site internet « Larousse », le mot « Dernier » signifie « après lequel il n'y a plus personne, plus rien ». (http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/dernier/24071?q=dernier#23949)

Bien que ces termes soient en apparence des parfaits synonymes, en observant bien ces deux définitions, on voit apparaître une nuance très subtile. Ainsi, le « Sceau » authentifie et clôture par son symbole un objet matériel ou un concept immatériel. L'exemple d'un Sceau clôturant et authentifiant un Livre est parfaitement représentative de ce qui est voulu et désigné par ce mot. Tandis que le terme « Dernier » a une portée beaucoup plus grande et absolue mais aussi imprécise, puisqu'il ne s'applique pas forcément à un livre ou à un objet, et qu'il ne vient pas non plus authentifier quoi que ce soit à la manière d'un Sceau. En décortiquant ces deux termes, et après avoir rappelé les règles des consonnes et des voyelles dans le Coran, on se rend compte qu'on est en présence d'un concept beaucoup plus ambigu et mystérieux que ce que pensent la majorité des musulmans.

Or, il convient d'être très prudent quand des notions équivoques sont introduites dans un Livre Saint...

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « C'est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s'y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d'autres versets qui peuvent prêter à d'interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au cœur une inclinaison vers l'égarement, mettent l'accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n'en connaît l'interprétation, à part Alláh. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur ! Mais, seuls les doués d'intelligence s'en rappellent. » (Coran, Sourate 3, verset 7)

D'après la compréhension qu'ont les bahá'is, le terme de « Sceau des prophètes » est un terme faisant parti des concepts à équivoque dont nul ne connaît l'interprétation si ce n'est Dieu (et donc Ses messagers).

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Message par Rinoa Heartilly Lun 15 Oct - 9:45

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IV - Si Mouhammad est le « Sceau » des Prophètes, cela signifie-t-il que Dieu ne fera plus jamais de révélation ?
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Mouhammad, nous l'avons vu, est le « Sceau » des prophètes et des messagers. Les musulmans, aussi bien que les bahá'is croient cela. Pourtant les bahá'is croient en une révélation postérieure au prophète Mouhammad, tandis que les musulmans nient farouchement cette possibilité.

La question qui est posée est donc la suivante : si Mouhammad est le « Sceau » des prophètes, cela signifie-t-il que Dieu ne fera plus jamais de révélation à l'humanité ?

La réponse à cette question nous est clairement apportée par le Coran, dans au moins deux versets distincts.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Dis : « Si la mer était une encre [pour écrire] les paroles de mon Seigneur, certes la mer s'épuiserait avant que ne soient épuisées les paroles de mon Seigneur, quand même Nous lui apporterions son équivalent comme renfort. » (Coran, Sourate 18, verset 109)

Ce verset est extraordinaire. Il parle clairement des « paroles » du Seigneur en disant qu'elles ne seraient jamais « épuisées ». Dieu nous dit que quand bien même la « mer » serait une « encre » pour « écrire les paroles » de Dieu, celle-ci s'épuiserait et serait renouvellée avant que ne s'épuise Sa parole. Les termes utilisés dans ce verset ne sont pas choisis par hasard. « Encre », « pour écrire » « les paroles de mon Seigneur », tous ces termes font clairement référence à des révélations de la Parole de Dieu couchées par écrit. Et ce verset dit sans détour que ces révélations ne cesseront jamais.

Un autre verset similaire est présent dans le Coran.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Quand bien même tous les arbres de la terre se changeraient en calames [plumes pour écrire], quand bien même l'océan serait un océan d'encre où conflueraient sept autres océans, les paroles d'Allah ne s'épuiseraient pas. Car Alláh est Puissant et Sage. » (Coran, Sourate 31, verset 27)

Ce verset est presque identique au précédent, mais il ajoute une précision supplémentaire en nous informant cette fois, que « quand bien même tous les arbres de la terre se changeraient en calames », la parole divine ne s'épuiserait pas.

Au vu du vocabulaire et du champ lexical utilisé, il est évident que Dieu nous informe que la révélation des paroles divines telle qu'on la connait ne cessera jamais. Gageons que la révélation coranique n'ait pas épuisé des mers et des mers d'encre et que de nombreuses autres révélations auront lieu à travers les millénaires et les âges à venir.

Mais alors, comment les bahá'is concilient le fait que la révélation ne prendra jamais fin et le fait que Mouhammad soit le « dernier » des prophètes ? Ces deux faits ne sont-ils pas contradictoires ? S'il y a une chose qui est certaine, c'est qu'il n'existe aucune contradiction dans les paroles divines.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Ne méditent-ils donc pas sur le Coran ? S'il provenait d'un autre qu'Alláh, ils y trouveraient certes maintes contradictions ! » (Coran, Sourate 4, verset 82)

Dieu nous informe qu'une des preuves de la réalité divine d'un Livre est qu'il est exempt de contradictions. Aussi, il n'y a pas de contradiction entre le fait que Mouhammad soit le « dernier » des prophètes et le fait que la révélation divine ne cessera de descendre du Ciel.

Dans l'étude qui s'intitule « la Parole divine biblique est-elle falsifiée ? », j'avais écrit à propos des contradictions d'ordre dogmatique :

« Ce type de contradiction apparaît lorsque les religieux qui s'approprient le Livre divin, lui attribue une interprétation qu'ils jugent immuable. Ces interprétations sont souvent des interprétations littérales, basées sur des dogmes et influencées par les coutumes ancestrales des peuples. Parfois, l'imagination, et même les superstitions, ont influencé ces interprétations que les « gens du Livre » ont assignées à ces Livres. » (Source : http://etoilespirituelle.over-blog.com/2017/07/la-parole-divine-contenue-dans-la-bible-est-elle-falsifiee-cinquieme-partie.html)

Comme nous le verrons dans la suite de cette étude, il n'y a aucune contradiction entre le fait que Mouhammad soit le Sceau des prophètes et le fait que la révélation divine ne cessera jamais.

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Message par Rinoa Heartilly Lun 15 Oct - 10:14

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V - Approche spirituelle du concept de « Sceau des Prophètes »
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Il existe une double approche pour appréhender parfaitement le concept du « Sceau de la prophétie ». La première approche peut être une approche spirituelle et la seconde une approche plus littérale. Ces deux approches sont complémentaires et nécessaires. Dans ce chapitre, je vais aborder l'approche « spirituelle » de ce concept et je l'expliciterai. Dans un passage célèbre du Nouveau Testament, Jésus affirme qu'il est le « premier » et le « dernier ».

« Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » (Livre de l'Apocalypse, chapitre 22, verset 13)

Et dans un autre passage du Livre de l'Apocalypse, il confirme cet état de fait :

« Je suis le premier et le dernier, et le vivant. J'étais mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » (Livre de l'Apocalypse, chapitre 1, verset 18)

Ce verset concerne bel et bien Jésus
et non Dieu puisque Dieu ne peut pas mourir et le fait de lui assigner la mort est un blasphème. Dans ces deux versets, Jésus dit ouvertement qu'il est le premier et le dernier. Certains chrétiens se sont servis de ce verset pour réfuter la prétention du prophète Mouhammad à être un prophète puisque Jésus dit clairement qu'il est le dernier. En réalité, les bahá'is considèrent que les chrétiens tout comme les musulmans, n'ont pas compris ce que signifiait le terme de « dernier » existant dans les saintes Écritures.

Bahá'u'lláh nous apporte un éclaircissement sur ces obscurités théologiques qui empêchent les hommes de reconnaître les messagers de Dieu venant après celui qu'ils ont reconnu.

« Toutes ces différentes lumières sont émanées de la même lampe, tous ces fruits viennent du même arbre; aucune différence n'existe entre eux. Ce sont les résultats de la bonté du Seigneur envers ses créatures. Donc, si une Manifestation apparaît à la « fin qui ne connaît pas de fin » et proclame une cause qui fut proclamée par une autre Manifestation au « commencement qui n'a pas de commencement », nous pourrons dire que la première et la dernière ne sont qu'une seule et même Manifestation car elles soutiennent une seule et même cause. Du commencement infini à la fin également infinie, c'est toujours le même soleil qui se lève. Nous pouvons alors dire que ce soleil est le même qu'autrefois, ou également que c'est le retour de celui d'autrefois.

Et de même, dès le début, les Manifestations ont pu s'appeler du nom de « dernier des Prophètes ». C'est pour la même cause que le dernier est apparu et qu'est venu le premier.

Et combien tout cela est clair pour ceux qui sont doués d'entendement ! Combien de gens pourtant, ne le comprenant pas, se sont trouvés privés de tous les bienfaits, à cause du nom de « Sceau des Prophètes ».

N'a-t-il pas dit lui-même, ainsi que nous l'avons vu : « Je suis tous les Prophètes, je suis Adam, Noé, Moïse et Jésus ». De même qu'il a dit : « Je suis le premier Adam », il a pu dire : « Je suis le dernier Adam ». Car s'il se regarde lui-même comme le « Premier des Prophètes » - c'est-à-dire Adam - il peut aussi se donner le titre de « Sceau des Prophètes ». Il est bien évident qu'étant le « Premier des Prophètes » il en est de même le « sceau ».

Dans cette Révélation, le mystère de ce thème a été une épreuve pour toute l'humanité. Nombreux sont ceux qui, s'attachant à ces paroles, n'ont pas cru en celui qui les leur a vraiment révélées.

C'est pour une chose aussi simple que, de nos jours, tous les peuples de la terre sont mis à l'épreuve, et nombreux sont ceux que cette phrase empêche de croire à la nouvelle Manifestation !

Et de même que dès le commencement infini, Dieu, le Maître des choses visibles et invisibles, pouvait s'appeler le dernier, comme il pouvait s'appeler aussi le premier, de même ses Manifestations peuvent s'appeler premières, alors qu'elles arrivent à la fin.

Des esprits intuitifs comprendraient que les révélations du commencement ou de la fin, du visible et de l'invisible, du premier ou du sceau, sont ces êtres saints, ces âmes divines, essence du détachement.

Si tu t'envoles dans les hauteurs du « Dieu était avant toute chose » tu verras que tous ces noms n'ont aucune importance pour lui, et tu ne t'arrêteras plus à de tels obstacles. Quelle sublime condition tu atteindras alors ! » (Bahá'u'lláh, le Livre de la Certitude)

Bahá'u'lláh nous explique que l'Esprit Saint qui anime et « habite » tous les messagers et tous les prophètes est le même. Cet Esprit Saint revient d'âge en âge en se manifestant en de nouveaux prophètes qui dictent la volonté de Dieu aux hommes. En cela, tous les prophètes ne forment qu'une entité spirituelle, qui est celle qui les inspire : l'Esprit Saint. Cet Esprit est le Verbe de Dieu, qui provient de Lui et qui descend sur Ses messagers. C'est à travers cet Esprit que Dieu manifeste Ses attributs et Sa volonté au genre humain. Et c'est en considérant cet Esprit unique que les bahá'is considèrent que Jésus, tout comme Mouhammad, tout comme Bahá'u'lláh, tout comme Adam peuvent être considérés, pour chacun d'eux, comme Un seul prophète, qui est à la fois le « premier » des prophètes mais aussi le « dernier » des prophètes.

Rinoa Heartilly
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Message par Rinoa Heartilly Mar 16 Oct - 9:28

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VI - Mouhammad clot le cycle prophétique
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Après avoir décrit l'approche spirituelle que nous avons de ce terme, il est temps de développer l'interprétation littérale que nous avons de ce concept. Pour les bahá'is, Mouhammad est le dernier des prophètes du cycle prophétique. Il clôture donc le cycle prophétique et c'est à ce titre-là qu'il est désigné par le terme de « Sceau des prophètes ».

« Il est évident que tout âge où s'est produite une manifestation de Dieu est un âge d'ordre divin et peut être, en ce sens, qualifié de jour fixé par Dieu. Le présent jour toutefois, est un jour unique et doit être distingué de ceux qui l'ont précédé. La désignation de « Sceau des Prophètes » révèle pleinement son haut caractère. En fait, le cycle prophétique est clos. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Et aussi :

« Lorsque Dieu envoya son prophète Mouhammad, Il savait qu'Il préordonnait ce jour-là la fin du cycle prophétique. En vérité, cette promesse a été exaucée et le décret de Dieu a été accompli comme Il l'avait ordonné. » (Selection des écrits du Báb)

Le cycle prophétique que Mouhammad a clôturé a été inauguré par le prophète Adam.

« Le cycle adamique, inauguré il y a 6000 ans, par la manifestation de Dieu appelé Adam, est seulement l'un des nombreux cycles du passé. » (Extrait d'une lettre écrite au nom de la Maison Universelle de Justice à un croyant datée du 13 mars 1986)

Le cycle prophétique (ou adamique) n'est pas le premier cycle que l'humanité ait connu. Il existait en effet des hommes du temps d'Adam et de ses deux enfants.

« Caïn dit à l'Éternel : Mon châtiment est trop grand pour être supporté. Voici, tu me chasses aujourd'hui de cette terre ; je serai caché loin de ta face, je serai errant et vagabond sur la terre, et quiconque me trouvera me tuera. L'Éternel lui dit : Si quelqu'un tuait Caïn, Caïn serait vengé sept fois. Et l'Éternel mit un signe sur Caïn pour que quiconque le trouverait ne le tuât point. » (Livre de la Genèse, chapitre 4, versets 13 à 15)

Comment se fait-il que Caïn, le fils d'Adam, craignait pour sa vie alors qu'il était censé n'y avoir que lui, son père et sa mère sur la planète terre ? Ce verset démontre sans l'ombre d'un doute qu'il existait déjà une humanité à cette époque. Ainsi, Adam ne fut pas le premier homme, mais plutôt le premier homme d'un nouveau cycle qu'il était venu inaugurer... Les écrits bahá'is confirment cet état de fait.

« Passons à ta question : « Comment ne reste-t-il aucune trace des prophètes qui précédèrent Adam, le Père de l'humanité, ou des rois qui vivaient au temps de ces prophètes ? » Sache que l'absence de toute mention les concernant n'est pas une preuve que ces rois et ces prophètes n'aient point existé. Le fait qu'aucun souvenir n'a été gardé d'eux doit être rapporté à leur extrême éloignement dans le temps, aussi bien qu'aux vastes changements survenus dans le monde depuis leur existence. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Nous constatons donc qu'aussi bien pour Adam que pour Mouhammad, les qualificatifs de « premier » et « dernier » leur ont été apposés dans un contexte bien particulier. Ces qualificatifs ont donc une portée métaphorique et non littérale.

Par ailleurs, si l'humanité a connu plusieurs cycles avant le cycle adamique, elle connaîtra, de même, plusieurs cycles après le cycle adamique.

« Les siècles et les cycles futurs sont pareils aux saisons sur la surface desquelles ces arches glissent merveilleusement vers leur destination spirituelle. » (Discours d'Abdu'l-Bahá, Star of the West, Vol. 8, n° 8, 11 août 1917, p. 104)

Le cycle prophétique (ou adamique) qui a duré environ six mille ans a vu l'humanité s'épanouir au sein d'une société agro-pastorale, vivant principalement de la terre, avec des moyens scientifiques assez limités. Durant ce cycle prophétique, Dieu a envoyé une succession de prophètes et de messagers à toutes les tribus de la terre pour les guider et leur prêcher la bonne parole, tout en prenant toujours le soin de s'inscrire dans un processus de révélation progressive, au fil des siècles. Le but de l'envoi progressif de tous ces messagers durant ce cycle prophétique était d'accompagner l'évolution de l'être humain durant ce cycle qui marque la jonction entre la préhistoire et l'ère moderne.

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SI MOUHAMMAD EST LE SCEAU DES PROPHÈTES, POURQUOI LES BAHÁ'IS CROIENT EN UNE NOUVELLE RÉVÉLATION  Empty Re: SI MOUHAMMAD EST LE SCEAU DES PROPHÈTES, POURQUOI LES BAHÁ'IS CROIENT EN UNE NOUVELLE RÉVÉLATION

Message par Rinoa Heartilly Mar 16 Oct - 10:25

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VII - La venue de Bahá'u'lláh inaugure un nouveau Cycle de l'humanité
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La venue de Bahá'u'lláh inaugure le passage de l'ancien cycle prophétique a un nouveau cycle de développement du genre humain.

« Il a jeté les fondations de la sublime citadelle, Il a inauguré le cycle de gloire, Il a donné naissance à une création nouvelle en ce jour qui est le Jour du Jugement et, cependant, les insouciants persistent dans leur abrutissement. » (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahá)

Pour les bahá'is, le Jour du Jugement Universel que les musulmans attendent ne correspond pas à une destruction physique du monde. Sa portée est d'ordre spirituelle et métaphorique mais non pas moins réelle, bien au contraire.

« Ce qui est sous-entendu par « jour de résurrection » est le jour de l'apparition de l'Arbre de réalité divine, mais il ne semble pas qu'un seul des disciples de l'islam shi'ih ait compris le sens du jour de la résurrection; ils ont plutôt imaginé quelque chose qui, pour Dieu, n'a aucune réalité.

Selon Dieu et selon l'usage de ceux qui sont initiés aux mystères divins, ce que l'on entend par jour de la résurrection, désigne l'époque commençant avec l'apparition de celui qui est l'Arbre de réalité divine, à quelque période et sous quelque nom que ce soit, jusqu'au moment de sa disparition. » (Sélection des écrits du Báb)

Ce terme de « jour de la résurrection » correspond au « jour de Dieu ». durant lequel Celui-ci manifeste Ses qualités au genre humain par l'envoi d'un Messager.

« Il est évident que tout âge où s'est produite une manifestation de Dieu est un âge d'ordre divin et peut être, en ce sens, qualifié de jour fixé par Dieu. » (Extrait des écrits de Bahá'u'lláh)

Durant ce « Jour », Dieu Se manifeste au genre humain par l'envoi d'un Messager qui révèle à l'humanité Ses qualités et Sa volonté. Puisque l'essence de Son Être est inconnue et inaccessible à la création, Dieu a voulu Se faire connaître par la révélation de Sa volonté et de Ses qualités en les manifestant par le biais de Ses prophètes et messagers pour élever l'humanité et la guider.

« Ô Salmán ! La porte de la connaissance de l'Éternel a toujours été et restera à jamais fermée à la face des hommes. Aucune intelligence humaine n'accédera jamais en sa sainte cour.

Toutefois, en gage de sa miséricorde et en signe de sa tendre bonté, Il a manifesté aux hommes les étoiles du matin de sa direction divine, les symboles de sa divine unité, et Il a voulu que la science de ces êtres sanctifiés soit identique à sa propre science.

Qui les reconnaît a reconnu Dieu. Qui écoute leur voix, écoute la voix même de Dieu, et qui atteste la vérité de leur révélation, atteste la vérité de Dieu Lui-même. De même, quiconque se détourne d'eux s'est détourné de Dieu, et quiconque n'a pas cru en eux a refusé de croire en Dieu.

Chacun d'eux est la voie divine qui relie ce monde aux royaumes d'en haut. Chacun d'eux est l'Étendard et la Vérité de Dieu pour tous les habitants du ciel et de la terre. Ils sont les manifestations de Dieu parmi les hommes, les preuves de sa vérité et les signes de sa gloire. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

La prophétie de la venue de Jésus était jadis, qualifiée de « Jour de Dieu » par l'Éternel.

« Voici, je vous enverrai Élie, le prophète, Avant que le jour de l'Éternel arrive, Ce jour grand et redoutable. » (Livre de Malachie, chapitre 4, verset 5)

Nous savons que le retour d'Élie s'est concrétisé par la venue de Jean-Baptiste qui est venu inaugurer l'apparition de Jésus, en tant que nouveau Messager de Dieu. L'Ancien Testament désigne donc ce jour comme étant un « Jour de Dieu ».

Pourtant, le « Jour de Dieu » qui s'est concrétisé par la venue du Messie n'a pas acté le passage de l'humanité dans un nouveau Cycle de son existence. Le Jour du Jugement prophétisé par le Coran est d'une ampleur plus grande encore.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Alláh ! Pas de divinité à part Lui ! Très certainement, Il vous rassemblera au Jour de la résurrection, point de doute là-dessus. Et qui est plus véridique qu'Alláh en parole ? » (Coran, Sourate 2, verset 87)

Lors de ce « Jour », toute l'humanité a été rassemblée. L'apparition de moyens de communication permettant de considérablement raccourcir les voyages et la conscience d'appartenir à une même planète se sont développés comme jamais. Et c'est lors de ce « Jour » que l'humanité a été appelée à rencontrer Son Seigneur.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Craignez Alláh et sachez que vous le rencontrerez. Et fais gracieuses annonces aux croyants ! » (Coran, Sourate 2, verset 223)

Les hommes ne rencontreront jamais Dieu dans la réalité de Son essence
car celle-ci est totalement inaccessible aux hommes. Allah, dit, en parlant de Son Être propre qu'il n'y a rien qui Lui ressemble et qu'Il est caché.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Il n’y a rien qui Lui ressemble. » (Coran, Sourate 42, verset 11)

Et aussi :

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « C'est Lui le Premier et le Dernier, l'Apparent et le caché et Il est Omniscient. » (Coran, Sourate 57, verset 3)

C'est l'essence, la réalité de Dieu qui est cachée, et Il devient apparent en révélant et manifestant Ses attributs à la Création. Ces attributs divins deviennent manifeste par la révélation de Sa parole et par les qualités du messager de Dieu dont le comportement et l'attitude incarnent parfaitement les attributs divins de générosité, de tolérance, d'amour, de justice, d'équité...

Si les hommes attendent que Dieu vienne dans Son essence, alors cette rencontre n'aura jamais lieu car il est strictement impossible que la création puisse contenir physiquement la réalité même de Celui qui l'a créé. D'ailleurs, Dieu transcende toute notion physique limitative. La réalité de Dieu échappe à toute compréhension et aucune créature ne peut Le voir dans sa réalité.

« Si, au contraire, il s'agit d'une « Révélation spécifique de Dieu », « dans son essence même, dans la majesté éternelle de son savoir », ainsi que le croient certains súfis qui appellent cette Manifestation celle de « la Plus-Sainte Effusion », admettons-le pour un instant. Alors la comparution n'aurait jamais lieu pour les hommes, car cette manifestation n'existe que dans l'identité invisible à laquelle nul ne peut accéder. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

À chaque fois que l'humanité entre dans un nouveau cycle, un Jour du Jugement universel est inauguré par l'apparition d'une manifestation (ou messager) universelle de Dieu. Cette manifestation universelle est chargée de révéler le Verbe divin qui libèrera toutes les potentialités permettant au genre humain d'entrer dans un nouvel âge de son évolution.

« Ceci n'est pas une référence à la manifestation universelle, car il est clairement énoncé dans les saintes Écritures que des centaines ou, plutôt, des milliers d'années doivent s'écouler avant que réapparaisse une manifestation comme celle-ci. » (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahá)

Cette manifestation concrétise les prophéties de la rencontre avec Dieu faites dans les écrits saints.

« La comparution est cependant prédite dans le Livre, pour les derniers jours, et nous avons vu que la résurrection a lieu lors de la nouvelle Manifestation de la cause de Dieu. La comparution doit donc consister dans la rencontre de la Beauté divine sous la forme de la Manifestation. Nul ne peut la voir autrement, tandis que Dieu voit chacun de nous. » (Bahá'u'lláh, Livre de la Certitude)

C'est à cause du fait qu'ils n'aient pas compris la portée spirituelle de l'apparition de Dieu et qu'ils l'ont interprétée littéralement que les musulmans se sont divisés en sectes antagonistes sur la question des attributs divins. Le courant ash'arite et le courant traditionnaliste se sont longtemps opposés, et continuent encore de s'opposer sur ces questions, créant une scission dans la communauté sunnite. Et tout cela les a poussé à renier encore et encore chaque nouveau messager de Dieu.

Toutes ces questions de divergences théologiques, due à des interprétations erronnées sont résolues par l'apparition de la manifestation suivante.

Alláh - exaltée soit Sa gloire - a dit : « Alláh jugera entre vous, au Jour de la Résurrection, ce en quoi vous divergez. » (Coran, Sourate 22, verset 69)

Et c'est ce que Dieu a fait, à travers Bahá'u'lláh, en résolvant toutes les obscurités théologiques qui laminaient l'unité des communautés religieuses.

Le nouveau cycle, qui s'est ouvert, et que Bahá'u'lláh a inauguré (tout comme Adam a inauguré le cycle prophétique) voit le passage progressif de l'humanité dans une civilisation technologique, industrielle et mondialement connectée. Le profond bouleversement que l'humanité connaît depuis le XIXème siècle, date de la venue de Bahá'u'lláh, en est une illustration flagrante. Et durant ce cycle, de nombreux messagers se succéderont, le prochain devant venir dans au moins mille ans nous dit Dieu. Et d'autres encore se succéderont indéfiniment, dans les milliers d'années à venir.

« Nous reconnaissons en chacun d'eux, aussi bien dans leur âme que dans leur corps, la manifestation de Dieu Lui-même, si vous êtes de ceux qui comprennent. Chacun d'eux est un miroir de Dieu, ne reflétant rien d'autre que sa Personne, sa beauté, sa puissance, et sa gloire, si vous pouvez comprendre. Tous les autres doivent être considérés comme des miroirs capables de refléter la gloire de ces manifestations qui sont, elles, les premiers Miroirs de l'Être divin, si vous n'êtes pas dépourvus d'entendement. Nul n'a jamais pu leur échapper et nul ne pourra les empêcher d'atteindre leur but. Ces Miroirs continueront indéfiniment de se succéder et de refléter la lumière de l'Ancien des jours. Et ceux qui reflètent leur gloire continueront de même à exister à jamais, car la grâce de Dieu ne peut pas cesser d'affluer. C'est là une vérité contre laquelle personne ne saurait s'élever. » (Extraits des écrits de Bahá'u'lláh)

Les baha'is croient que cette manifestation universelle de Dieu s'est concrétisée par la venue de Bahá'u'lláh (« Bahá » signifiant Gloire et « 'u'lláh » étant la contraction d'Alláh). C'est par sa venue que Dieu a manifesté Sa volonté nouvelle pour l'entrée de l'humanité dans ce nouveau cycle, qui est appelé « Cycle de gloire » ou « Cycle de l'accomplissement ».

« Il a jeté les fondations de la sublime citadelle, Il a inauguré le cycle de gloire, Il a donné naissance à une création nouvelle en ce jour qui est le Jour du Jugement et, cependant, les insouciants persistent dans leur abrutissement. » (Sélection des écrits d'Abdu'l-Bahá)


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